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jeudi 24 janvier 2013

Les experts britanniques reconnaissent la cigarette électronique


Pour l'association anglaise de lutte contre le tabac, la cigarette électronique doit être encouragée car elle est moins nocive que la cigarette. Les tabacologues français sont plus sceptiques. 



Deux millions de Français auraient déjà testé la cigarette électronique ou vapoté, selon le néologisme en vogue. L’engouement des fumeurs pour cette e-cigarette, mise au point en 2004 en Chine, dépasse largement nos frontières. Au Royaume-Uni, le nombre de fumeurs ayant expérimenté la cigarette électronique est passé de 9 à 22% en moins de 2 ans. Pour ASH (Action on Smoking and Health), l’une des plus importantes associations britanniques de lutte contre le tabagisme, cet engouement est un levier non négligeable. 

Elle vient de signer une prise de position globalement favorable à la cigarette électronique, qui tranche avec le discours attentiste tenu jusqu’ici par les experts. 

« La plupart des maladies associées au tabagisme sont causées par la fumée inhalée et les centaines de produits chimiques qu’elle contient. Comparativement, la nicotine est relativement inoffensive, écrivent ces spécialistes anglais. Les e-cigarettes, qui délivrent de la nicotine sans les toxiques dangereux de la fumée du tabac, sont probablement une alternative moins nocive au tabagisme ». Autre argument avancé, avec la cigarette électronique, plus de tabagisme passif. L’entourage des vapoteurs n’est exposé qu’à de la vapeur d’eau aromatisée et non à de la fumée cancérigène.


Jacques Le Houezec est vice-président du Comité national contre le tabagisme, l’association française équivalente de ASH. Il partage cette approche très pragmatique des experts britanniques. Certes, les données manquent encore quant à l’innocuité de ces e-cigarettes et leur efficacité dans le sevrage tabagique, mais elles restent un moindre mal par rapport à la nocivité de la cigarette elle-même.

Pour ce spécialiste, les acteurs de la lutte contre le tabac auraient tort de ne pas surfer sur l’engouement des fumeurs pour la cigarette électronique. Des boutiques spécialisées ouvrent dans toutes les villes de France, les forums de discussion se multiplient et le bouche à oreille entre fumeurs fonctionne comme jamais.

Les tabacologues français restent nettement plus circonspects que leurs confrères britanniques. Ils ne sont plus dans le rejet systématique de la cigarette électronique et ne vont pas jusqu’à dissuader leurs patients vapoteurs. Mais ils reprochent notamment à la cigarette électronique d’entretenir le geste chez le fumeur au lieu de dénormaliser le tabac, c’est-à-dire de « donner une image négative à l’acte de fumer et de rendre le tabac moins désirable, moins acceptable et moins accessible ». Ils sont également peu enclins à conseiller à leurs patients un produit dont l’innocuité n’est pas encore démontrée, une position également partagée par les autorités sanitaires françaises. Pour Jacques Le Houezec, ces réticences tiennent du principe de précaution mal placé.

La situation pourrait s’éclaircir en 2013. Le ministère de la santé a demandé un rapport sur la cigarette électronique à l’Office français de prévention du tabagisme, qui devrait rendre ses conclusions en juin. Quant à l’efficacité de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique, il faudra encore attendre, une grande étude est annoncée pour 2014.  


Le Nouvel Observateur - par Afsané Sabouhi et Cécile Coumau le 22 Janvier 2013
http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Les-experts-britanniques-reconnaissent-la-cigarette-electronique----1904.html


vendredi 18 janvier 2013

Arrêter de fumer diminue l'anxiété

 

Les fumeurs sont persuadés que le sevrage va augmenter leur nervosité à long terme. À tort, selon une étude britannique. 
 
Les fumeurs ont beau en être persuadés, la consommation de cigarettes ne soulage pas leur stress. C'est même tout le contraire, selon une étude publiée dans le British Journal of Psychiatry . «Les fumeurs qui parviennent à l'abstinence connaissent une réduction de l'anxiété à long terme, alors que ceux qui échouent la voient augmenter», affirme une équipe de chercheurs anglais du King's College de Londres et de l'université de Southampton.

Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont suivi 491 fumeurs participant à un programme de sevrage tabagique combinant psychothérapie, éducation et traitement médicamenteux. Ils ont mesuré par questionnaire leur niveau de stress avant l'arrêt du tabac, puis six mois après. Résultat: les patients ayant réussi leur sevrage avaient vu leur score d'anxiété diminuer de neuf points (sur une échelle de 80), tandis que les patients ayant rechuté subissaient une hausse de trois points. Cette tendance était plus marquée chez les personnes souffrant d'un trouble psychiatrique.

Erreur d'interprétation

«Avec la prise de poids, le stress est un obstacle majeur à l'arrêt du tabac, souligne le Dr Ivan Berlin, tabacologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris). Les fumeurs, mais aussi les professionnels de santé, sont en effet convaincus que le sevrage provoque une augmentation de l'anxiété à long terme. Or, si on constate chez certaines personnes un regain de nervosité, ce phénomène se dissipe en quelques jours.»

Selon les chercheurs anglais, si la plupart des fumeurs pensent que le tabac soulage le stress, c'est en raison d'une erreur d'interprétation. En supprimant les symptômes du manque, la nicotine crée dans leur esprit l'illusion d'une amélioration de leur humeur. Ainsi, les scientifiques recommandent d'adapter les messages de santé publique. Selon eux, «les médecins doivent informer leurs patients que l'arrêt du tabac est bon pour la santé mentale», mais ils doivent être attentifs aux échecs car une rechute, elle, aggrave l'anxiété.

Le Figaro : Par Delphine Chayet - le 17/01/2013